Le Procureur général libyen a ordonné ce 3 octobre la mise en détention provisoire de l’ambassadrice de Libye à Bruxelles, Amal Jerary, inculpée pour corruption, notamment pour des «abus administratifs et financiers» qu’elle a commis «pour obtenir des avantages matériels illicites, en s’emparant illégalement de fonds publics».
Constatant «la pertinence des éléments de preuve» contre l’ambassadrice limogé par le Gouvernement, le Procureur a ordonné son inculpation et ordonné sa détention provisoire, a indiqué dans un communiqué le bureau du Procureur al-Seddik al-Sour.
L’affaire a éclaté après la publication sur les réseaux sociaux d’un message audio attribué à Amal Jerary et adressé à sa secrétaire, dans lequel l’ambassadrice affirme avoir besoin d’une «fausse facture» de plus de 200.000 euros pour le traitement d’un cancer en faveur d’un malade libyen «fictif».
Le Procureur général de Libye a par ailleurs, récemment ordonné le placement en détention provisoire de huit responsables dans le cadre d’une enquête sur la rupture des deux barrages ayant entraîné les inondations meurtrières de Derna le 10 septembre 2023. Parmi les huit Libyens dont le Procureur a ordonné le placement en détention provisoire, figurent sept personnes occupant ou ayant occupé des postes à responsabilité au sein du département des ressources hydrauliques ou celui de la gestion des barrages en Libye.
L’ambassadrice ajoute dans son message audio qu’elle doit envoyer la facture au ministère de la Santé pour obtenir son aval afin de pouvoir débloquer les fonds.
Minée par la corruption et les divisions, la Libye est gouvernée par deux exécutifs rivaux.