La cheffe du Parti destourien libre (PDL), une des principales formations de l’opposition tunisienne, a été placée ce 3 octobre en détention provisoire après avoir été arrêtée devant le Palais présidentiel, a indiqué son l’avocat de son parti.
Abir Moussi a été placée en détention, a indiqué l’avocat Naoufel Bouden, affirmant que les raisons de son arrestation demeurent inconnues. Selon son parti, Mme Moussi a été arrêtée devant le Palais présidentiel de Carthage où elle était venue déposer, selon elle, des recours contre des décrets présidentiels.
Sur une vidéo postée sur la page Facebook du PDL, Mme Moussi affirme que le Bureau de la Présidence a refusé d’accepter son recours et de lui remettre un accusé de réception.
La Tunisie subit une l’instabilité politique depuis l’imposition des mesures d’exception du Président tunisien le 25 juillet 2021. Stipulant notamment la dissolution du Conseil supérieur de la magistrature et du Parlement, l’adoption de lois par décret présidentiel, l’approbation d’une nouvelle Constitution par référendum et la tenue d’élections législatives anticipées boycottées par l’opposition.
Depuis le début de l’année, les autorités ont arrêté une trentaine de personnalités politiques, d’hommes d’affaires et de juges, dont la plupart appartiennent au parti islamiste Ennahda, qui a été la principale force politique au cours de la dernière décennie, après la révolution de 2011.
Les dissidents accusent le Président – qui a pris les pleins pouvoirs en juillet 2021 pour «préserver la paix sociale» – de persécution judiciaire afin de paralyser les négociations qui étaient menées dans le but d’organiser les prochaines élections présidentielles en 2024, qui sont toujours en suspens.