La Commission électorale du Burundi a fait part ce lundi d’un nouveau calendrier électoral fixant les législatives et les communales pour le 26 juin et la présidentielle pour le 15 juillet.
Selon le président de la CENI (Commission électorale nationale indépendante), Pierre-Claver Ndayicariye, ces dates ont été choisies conformément aux «recommandations du Sommet de Dar Es Salam qui parle d’un report des élections de 45 jours au moins».
«Cela permettra d’organiser dans les délais, l’élection des sénateurs et de doter le Burundi d’un Parlement devant lequel prêtera serment le président élu en 2015», comme l’exige la Constitution, a ajouté Ndayicariye, lors d’une rencontre que l’opposition a boycottée.
Les nouvelles dates proposées par la CENI devraient être entérinées, par décret, par le président Pierre Nkurunziza.
Cependant, l’opposition burundaise n’accorde aucun crédit à ce nouveau calendrier électoral pour la simple raison qu’à son avis, la CENI avait perdu sa légitimité depuis la fuite à l’étranger de deux des cinq commissaires qui la composent.
C’est aussi la principale raison expliquant le refus de l’opposition de participer à la réunion au cours de laquelle la CENI s’est prononcée sur le nouveau calendrier électoral.
«L’opposition ne peut pas participer à une réunion convoquée par un organe qui n’existe pas constitutionnellement». La CENI est composée de trois membres actuellement au lieu de cinq, ce qui rend ses décisions «nulles et sans effet», expliquait avant ladite réunion, un des dirigeants de l’opposition, Charles Nditije.
La candidature du président Nkurunziza à un troisième mandat a plongé le pays dans une véritable crise politique. Malgré une trentaine de morts consécutifs aux soulèvements de la population et aux ripostes des forces de l’ordre, l’opposition n’est pas prête à lâcher prise en encourageant la poursuite de ces manifestations.
De l’avis des leaders de l’opposition burundaise et de nombreux observateurs, le report des élections présidentielles du 26 juin au 15 juillet et des législatives/communales du 5 au 26 juin, n’apportera aucune solution à la crise, en l’absence d’un compromis concernant le nœud du problème l’annulation du troisième mandat présidentiel auquel s’accroche l’actuel président Pierre Nkurunziza.