L’ONG Amnesty International, inquiète de la disparition forcée de Samira Sabou, journaliste et blogueuse nigérienne enlevée à son domicile le 30 septembre par des hommes masqués qui se sont présentés comme des membres des services de sécurité, a invité, mercredi dans un communiqué, les autorités nigériennes à l’action en vue d’obtenir sa libération immédiate.
«Nous sommes alarmés par la disparition forcée de Samira Sabou et nous demandons au Conseil national pour le salut de la patrie (CNSP) de révéler immédiatement où se trouve Samira Sabou et de veiller à ce qu’elle soit libérée rapidement et sans condition», a déclaré Ousmane Diallo, chercheur sur le Sahel au bureau régional d’Amnesty International pour l’Afrique de l’Ouest et l’Afrique centrale.
Et de poursuivre, «si les autorités ignorent réellement où elle est détenue, elles doivent enquêter et le découvrir sans plus attendre. Chaque jour qui passe est un jour de plus de violation du droit de Samira Sabou à la liberté et à un procès équitable et lui fait courir le risque d’être soumise à la torture ou à d’autres mauvais traitements».
Depuis son arrestation, ni sa famille ni son avocat ne savent où elle a été emmenée. Le service des enquêtes criminelles de la police de Niamey affirme également ne pas être au courant de cette affaire, souligne Amnesty.
L’organisation de défense des droits de l’homme qui rappelle que Samira Sabou est une militante profondément engagée dans la défense des droits de l’homme et la dénonciation de la corruption, estime qu’il est fort probable que sa disparition forcée soit liée à ce fort militantisme et à ses récentes dénonciations d’arrestations arbitraires par le CNSP.
«Le Niger a ratifié la Convention internationale pour la protection de toutes les personnes contre les disparitions forcées. Nous demandons instamment au CNSP de respecter ses obligations en matière de droits de l’homme en vertu du droit national et international, y compris l’interdiction des disparitions forcées et la protection des droits à la liberté d’expression et à la liberté de la presse», insiste le communiqué.
L’ONG demande également à la junte militaire au pouvoir à Niamey de respecter et de protéger les défenseurs des droits de l’homme.