Dans son rapport intitulé «Trouver le juste équilibre: Emplois et salaires en temps de crise dans la région Moyen-Orient et Afrique du Nord» publié, jeudi 05 octobre, la Banque Mondiale a revu à la baisse ses prévisions de croissance économique pour la Tunisie, à 1,2% en 2023, contre 2,3%, au mois de juin 2023.
Selon l’institution financière internationale, cela reflète «les conditions difficiles liées à la sécheresse, particulièrement pour le secteur agricole, aux incertitudes entourant le financement de la dette et la faible dynamique des réformes structurelles».
Malgré un accord de principe du Fonds Monétaire International (FMI) sur un crédit de près de 2 milliards de dollars, à la mi-octobre 2023, les pourparlers piétinent depuis des mois, faute d’engagement ferme du Président K. Saied pour restructurer une centaine de groupes publics lourdement déficitaires et lever les subventions sur divers produits de base.
En l’absence d’un accord de financement avec le FMI et de financements extérieurs, conjuguée à une conjoncture mondiale incertaine, les finances publiques et le compte extérieur de la Tunisie resteront «précaires», estime encore la BM.
Toutefois, le déficit budgétaire devrait diminuer à 5,6% du PIB en 2023, contre 6,6% du PIB en 2022. Cela s’explique principalement, par la baisse des subventions énergétiques, une masse salariale inférieure en termes réels, et une augmentation des recettes fiscales, d’après elle.
Si la Tunisie parvient à surmonter la sécheresse et les difficultés relatives aux financements extérieurs, elle devrait enregistrer une croissance de 3% en 2024 et 2025. Le pays subit une instabilité politique depuis l’imposition des mesures d’exception du Président tunisien en juillet 2021.