L’ONG Amnesty International a dénoncé, mardi 10 octobre dans un communiqué, la disparition forcée du sénégalais Youba Siby qui a été arrêté au Sénégal puis transféré en Mauritanie sans que ses droits ne soient respectés, ni lors du transfert ni pendant sa détention à Nouakchott.
«Amnesty International a été informé de l’arrestation au Sénégal de l’activiste Youba Siby le 14 septembre 2023 par la Division des Investigations Criminelles. Durant 20 jours, Youba Siby a été victime de disparition forcée, les autorités n’ayant donné aucune information sur son sort ou son lieu de détention», explique Firmin Mbala, chercheur au bureau régional d’Amnesty International pour l’Afrique de l’Ouest et du Centre
Les nouvelles sur l’activiste auraient été données par la Commission Nationale des Droits de l’Homme de la Mauritanie qui lui a rendu visite. Cette Commission, citée dans le communiqué, «a fait savoir le 6 octobre que Youba Siby était détenu à la Prison civile de Nouakchott sans accès à un avocat, ni possibilité de contacter sa famille. Il serait notamment poursuivi pour ‘appel à la haine’, et ‘atteinte au moral des forces de défense’» en lien avec ses publications sur les réseaux sociaux.
Amnesty demande «aux autorités mauritaniennes de respecter le droit national et le droit international en permettant à Youba Siby d’avoir accès à un avocat, à un médecin et à ses proches, et de prendre contact avec sa famille. Elles doivent également garantir son intégrité physique et morale».
L’organisation de défense des droits de l’homme rappelle, par ailleurs, «aux autorités mauritaniennes et sénégalaises que tout transfert dans un autre pays doit se faire selon une procédure judiciaire, dans laquelle le suspect doit pouvoir contester cette décision devant un juge et avoir accès à un avocat. Sans ces garanties, le transfert est illégal».