Les propos tenus dernièrement par Ablassé Ouédraogo, candidat à la présidentielle du 11 octobre prochain, continuent de susciter des polémiques et de vives réactions au sein de la population burkinabè.
Cet ancien ministre des Affaires étrangères, sous le régime du président déchu Blaise Comparé, a fait part dans les colonnes d’une presse, des atouts pouvant rendre sa candidature compétitive face aux candidats favoris déjà connus, notamment Roch Marc Christian Kaboré et Zéphirin Diabré.
Il prétend disposer de trois atouts principaux. «Je suis Moagha du plateau central, et les Mossis sont une forte composante du Burkina Faso. Je suis aussi musulman, ce qui n’est pas rien dans un pays où 70% des gens le sont également. Enfin, comme je vous l’ai dit, j’ai un vaste réseau de relations utiles dans le cadre de la diplomatie de développement que nous souhaitons mettre en place».
Ces propos n’ont pas laissé les citoyens burkinabè indifférents. Des voix continuent à s’élever par différents moyens (réseaux sociaux, presse…) pour dénoncer sévèrement cette manière de défendre la candidature qui «viole la constitution» et «trouble l’ordre public».
Le quotidien «L’Observateur Paalga» se demande «quelle mouche a pu bien piquer ce diplomate chevronné pour qu’il manipule de façon aussi désinvolte des sujets potentiellement inflammable que sont l’ethnie et la religion ?».
Le Mouvement Soyons Sérieux (MSS) va au-delà des reproches et exige des sanctions contre Ablassé Ouédraogo. Pour cette formation, Ouédraogo devait présenter des excuses publiques au peuple burkinabè et être entendu par les forces de sécurité. En plus, une interdiction de participer à toute élection au Burkina devrait être prononcée à son encontre, pour au moins 5 ans.
MSS va jusqu’à remettre en cause les capacités intellectuelles du candidat Ouédraogo à gouverner le Burkina, compte tenu de ses déclarations qui violent non seulement la Constitution, mais aussi la Charte des partis politiques.
Agé de 62 ans, Ablassé Ouédraogo, ex numéro 2 de l’Organisation mondiale du commerce (OMC), a été récemment investi candidat à la présidentielle par son parti, «Le Faso Autrement».