Une délégation de l’ONG Reporters sans frontières (RSF) a annoncé dans un communiqué publié mercredi 18 octobre sur son site, avoir rendu visite au journaliste congolais, Stanis Bujakera Tshiamala «emprisonné de manière arbitraire depuis six semaines en République démocratique du Congo (RDC)».
La délégation de RSF était composée de son directeur Afrique subsaharienne, Sadibou Marong, de son responsable du bureau investigation, Arnaud Froger et de l’un des avocats du journaliste, Me Charles Mushizi.
Cette visite intervient quelques heures après le rejet, mardi 17 octobre, par la justice congolaise, de la 4e demande de mise en liberté provisoire déposée par les avocats du détenu, arrêté le 8 septembre dernier et accusé d’avoir diffusé et «fabriqué», fin août, un document des services de renseignement congolais sur lequel s’appuie une enquête publiée par le magazine panafricain «Jeune Afrique» et dont le journaliste n’était pas signataire. Ce document met en cause un autre service de renseignement congolais dans la mort d’un opposant politique.
La délégation de RSF affirme que Stanis Bujakera Tshiamala, détenu à la prison centrale de Makala à Kinshasa, lui était apparu serein et combatif alors que la justice s’entête à le maintenir en détention malgré des accusations qui n’ont jusqu’à présent été étayées par aucune preuve ou témoignage sérieux. Le détenu se serait montré déterminé, déclarant que cette affaire est aussi «un test pour l’avenir du journalisme indépendant en RDC».
Pour Arnaud Froger, «Stanis Bujakera est un journaliste professionnel qui n’a absolument rien à faire dans cette prison, où RSF l’a rencontré, trois jours avant l’ouverture d’une nouvelle audience ce vendredi 20 octobre, affirmant que « les charges retenues contre lui sont absurdes » et « son maintien en détention est une aberration». RSF espère que le droit et la vérité finiront par triompher pour que ce journaliste puisse recouvrer rapidement sa liberté.