Le long parcours du terroriste d’origine algérienne Mokhtar Belmokhtar, 43 ans, a été visé et vraisemblablement tué ce week-end en Libye, lors d’un raid aérien américain, a annoncé le gouvernement libyen de Tobrouk, reconnu par la communauté internationale.
Pour l’instant, cette nouvelle est à prendre avec des pincettes tant qu’elle n’a pas encore été confirmée par le Pentagone. Bien qu’il a annoncé que le chef terroriste algérien avait bien été ciblé par une frappe américaine mené dans la nuit du samedi 13 au dimanche 14 juin, le Pentagone n’a pas pour autant, confirmé lundi matin que parmi les victimes du raid figurait Belmokhtar, le cerveau de la meurtrière prise d’otages en 2013 du site gazier d’In Amenas dans le Sahara algérien, ayant fait 66 morts, dont 29 ravisseurs 37 otages.
Le gouvernement libyen a précisé dimanche soir, que Mokhtar Belmokhtar aurait été tué « dans une ferme » à l’ouest de Benghazi, chef-lieu de l’Est libyen, où il tenait une réunion avec «d’autres chefs de groupes extrémistes, dont des membres d’Ansar al-Charia», une organisation classée terroriste par les Nations unies.
Traqué depuis des années par l’armée française au Nord du Mali, Belmokhtar surnomme aussi le «Ben Laden du Sahara» ou «l’Insaisissable», a combattu en Afghanistan en 1991 où il a perdu un œil, ce qui lui a valu le surnom de « Laaouar » (Le Borgne), au maquis algérien avec le GIA (dissout en 2005), avant d’être désigné chef de l’organisation Al-Qaïda au Maghreb islamique (AQMI). Il a ensuite crée son propre groupe baptisé «Les Signataires par le sang» qui fusionna en 2013 avec le MUJAO sous la dénomination d’«Al-Mourabitoune».
Cet apprenti guerrier a donné du fil à retordre à l’armée et aux services de renseignements militaires algériens avant d’en faire de même avec l’armée française au Nord du Mali.
Belmokhtar, un des chefs terroristes les plus recherchés, a été condamné à mort à deux reprises par la justice algérienne. Outre la prise d’otages sur le complexe gazier d’In Amenas qu’il avait revendiqué en janvier 2013, il avait également commandité un double attentat-suicide en mai 2013 au Niger et plusieurs prises d’otages en Mauritanie entre 2007 et 2009.
Le front ouvert en Libye où règne un chaos quasi-total et où l’accès aux armes de guerre est plus facile, attire de plus en plus de combattants djihadistes comme Belmokhtar.
L’intrusion de ces djihadistes en territoire libyen est favorisée par l’absence de la sécurité mais aussi par la lutte acharnée pour le pouvoir qui oppose deux gouvernements et deux parlements rivaux, l’un basé à Tripoli et l’autre reconnu par la communauté internationale siégeant à Tobrouk à l’est du pays.