Le projet d’instaurer un Barreau dans l’espace de l’Organisation en Afrique pour l’harmonisation du droit (OHADA) continue de susciter de vives réactions.
Cette fois-ci c’est au bâtonnier de l’ordre des avocats de Paris, Pierre-Olivier Sur, de s’insurger contre les accusations des avocats africains, notamment ivoiriens, béninois, sénégalais et autres.
Dans une interview qu’il accorée à une presse panafricaine, Pierre-Olivier Sur désapprouve l’appréciation et les conclusions hâtives de ses collègues africains sur le projet de création d’un Barreau OHADA, présenté récemment par Christiane Taubira lors de la 39ème session du conseil des ministres de l’OHADA en Côte d’Ivoire.
«Peut-on sérieusement accuser madame Christiane Taubira d’être néo-colonialiste à travers notre projet de mise à disposition» ? S’est interrogé le bâtonnier français, avant d’ajouter, «franchement ce n’est pas sérieux et même ridicule».
Tout en rejetant en bloc les différentes accusations proférées par des avocats africains autour de cette initiative de création d’un Barreau OHADA, Pierre-Olivier Sur jette l’éponge et invite ses collègues à façonner eux-mêmes leur avenir. «Que les avocats africains se réunissent, se concertent et choisissent l’avenir qu’ils veulent se donner», a-t-il conclu.
Lors de la session du conseil des ministres, Christiane Taubira, ministre française de la justice, a motivé le projet français par une recherche d’amélioration de la transparence. Aussi, il était question, selon elle, de réfléchir ensemble et que le dernier mot revenait aux Africains. Mais ces éclaircissements n’ont pas suffi pour lever tout malentendu auprès des avocats de l’espace OHADA.
Et l’on peut bien se demander si la réaction du bâtonnier de l’ordre des avocats de Paris, initiateur du projet, saura lever les ambigüités dans l’esprit des Africains.
Pour les avocats africains, le projet de Paris revêt sans nul doute une forme de néo-colonialisme et d’impérialisme. Ils sont donc contre la création de ce Barreau pour les 17 Etats membres de l’OHADA.