La ville libyenne de Derna accueille depuis ce 1er novembre une Conférence internationale pour sa reconstruction, presque deux mois après le passage de la tempête Daniel qui y a fait au moins 4.000 morts et près de 10.000 disparus.
La tempête Daniel a frappé dans la nuit du 10 au 11 septembre l’Nord-est de la Libye, notamment de Derna, une ville de 100.000 habitants côtière de la Méditerranée, entraînant la rupture de deux barrages en amont et provoquant une crue de l’ampleur d’un tsunami qui a tout balayé sur son passage.
Cette Conférence internationale prend fin ce jeudi 2 novembre, a pour objectif de baliser le terrain pour les travaux de reconstruction de la ville Derna dont la moitié des infrastructures ont été entièrement détruites ou gravement endommagées.
Les habitants de Derna, dont des quartiers entiers avaient été emportés par la crue, avaient protesté le 18 septembre dernier pour exiger des autorités «une enquête rapide et des actions légales contre les responsables de la catastrophe», allusion faite à la rupture des deux barrages.
Le Procureur général de Libye a ordonné le placement en détention provisoire de huit responsables dans le cadre d’une enquête sur la rupture des deux barrages ayant entraîné les inondations meurtrières à Derna.
L’enquête s’est notamment intéressée à un contrat conclu entre le département libyen des Eaux et une compagnie turque pour l’entretien des deux barrages et le versement en 2014 à cette dernière des «sommes disproportionnées», et ce «bien qu’elle ait violé les engagements stipulés dans le contrat» et le cahier des charges, selon le communiqué du Procureur.
La Libye demeure prise en étau par deux administrations rivales: l’une à Tripoli (ouest) dirigée par Abdelhamid Dbeibah, l’autre basée à l’Est incarnée par le Parlement et affiliée au camp du maréchal Khalifa Haftar.