Le président de transition au Burkina Faso, le capitaine Ibrahim Traoré a annoncé hier lundi, que la Transition amorce «un nouveau virage», au cours duquel «il ne sera plus question de laisser les mauvais comportements prendre le dessus», au lendemain d’une vague de réquisitions qui a suscité un tollé d’indignations et de condamnations.
«Les libertés individuelles ne priment pas sur celles de la Nation. Une Nation ne se construit pas dans l’indiscipline et le désordre», a affirmé le capitaine Traoré, selon la Présidence du Faso.
La sortie du chef de l’Etat burkinabè intervient au lendemain d’une vague de réquisitions après que trois leaders de la Société civile et deux journalistes ont été réquisitionnés pour se rendre au front de lutte anti-djihadiste, pour une période de trois mois.
Le Mouvement burkinabè des droits de l’Homme et des peuples (MBDHP) estime que «ces réquisitions opérées par le MPSR concernent, pour l’essentiel, des membres du collectif d’organisations syndicales et de la Société civile ayant annoncé la tenue d’un meeting le 31 octobre dernier à la Bourse du travail de Ouagadougou, ainsi que des journalistes, leaders d’opinion et hommes politiques, critiques sur la gestion actuelle des affaires de notre pays».
Arrivé au pouvoir par un coup d’Etat en septembre 2022, le capitaine Ibrahim Traoré avait signé en avril 2023, un décret de «mobilisation générale» d’une durée d’un an, permettant si besoin, la réquisition des «jeunes de 18 ans et plus» pour lutter contre les jihadistes.
Le Burkina Faso est pris en tenailles depuis 2015, dans une spirale de violences attribuées à des groupes jihadistes affiliés à Al-Qaïda et au groupe Etat islamique (EI), qui ont fait plus de 17.000 morts civils et militaires et près de deux millions de déplacés internes.