La France compte renforcer son soutien militaire à la force de l’ONU pour la paix au Nord du Mali (MINUSMA) au lendemain de la signature par les Touaregs de l’accord de paix d’Alger, a annoncé lundi, le ministre français de la Défense, Jean Yves Le Drian.
Après une première intervention de l’armée française en janvier 2013 pour freiner l’avancée de groupes djihadistes qui menaçaient la capitale malienne, les troupes tricolores vont à nouveau opérer dans les régions du Nord-Mali. Pour se faire, un certain nombre de liaisons vont être déployées entre la MINUSMA et la force française Barkhane.
Pour beaucoup, l’annonce de cette décision stratégique s’inscrit dans la volonté d’accompagner la mise en place de l’accord de paix récemment signé. Les forces de sécurité installées dans les régions du nord Mali sont en effet la cible régulière d’attaques meurtrières. Malgré la signature par toutes les parties du traité de paix d’Alger, les autorités locales craignent de nouvelles attaques terroristes qui viendront rompre le cessez-le-feu décrété dans le nord-Mali.
C’est dans ce contexte que la France a décidé de renforcer son soutien militaire à la MINUSMA en déployant davantage les éléments de la force Barkhane. « Il est essentiel que la France accentue son soutien à la MINUSMA, pour lui permettre de réussir cette noble mission de maintien de la paix », a déclaré lundi à Gao, le ministre français de la Défense qui effectuait une visite-éclair dans la région.
« Je veux le dire avec force, son échec serait aussi notre échec. Mais notre succès est lié à son succès », a-t-il ajouté.
L’opération Barkhane qui mobilise quelque 3.000 soldats français, est active dans la région sahélo-saharienne. Elle vise à éradiquer les groupuscules terroristes, notamment ceux basés dans le nord du Mali.
Deux ans et demi après son lancement, la force française peine toujours à freiner l’avancée de groupes djihadistes armés dans cette région.
La Mission des Nations Unies au Mali qui compte 10.000 casques bleus n’a pas réussi, elle aussi, à stabiliser le pays et faire respecter les accords de cessez-le-feu. Selon des spécialistes, ces mauvaises performances sont imputables en partie au manque de formation des soldats engagés et des moyens dont dispose la MINUSMA.