Un des vétérans de la vie politique libérienne, Joseph Nyumah Boakai, 78 ans, est devenu le nouveau président du Liberia, après avoir remporté la victoire au deuxième tour, très serré, de la présidentielle qui l’a opposé au président sortant, George Weah, légende du football.
Les résultats communiqués vendredi 17 novembre par la commission électorale, après le dépouillement des bulletins de vote dans plus de 99 % des bureaux, donnent Joseph Boakai vainqueur avec 50,89 % contre 49,11 % pour George Weah.
Les partisans du candidat Boakai s’étaient rassemblés, après l’annonce des résultats, dans la capitale, Monrovia, pour célébrer leur victoire.
Joseph Boakai, issu, comme Weah, de la population autochtone et non de la petite élite américano-libérienne qui a longtemps dominé le pouvoir dan le pays, a occupé plusieurs postes au sein de l’État. Il fut ministre de l’Agriculture de 1983 à 1985 sous Samuel Doe. Entre 2006 et 2018, il a occupé le poste de vice-président sous le mandat de la président Ellen Johnson Sirleaf, première femme à accéder à la magistrature suprême sur le continent africain.
Pour son mandat de six ans, le vainqueur de la présidentielle entend mettre en œuvre son plan de sauvetage national afin d’améliorer les infrastructures, d’investir dans l’agriculture, d’attirer les investisseurs, d’ouvrir le Liberia au tourisme et de redorer le blason du pays.
L’ex-star du football qui a reconnu sa défaite a déclaré vendredi, dans un discours sur la radio publique que «ce soir, le CDC (son parti, ndlr) a perdu l’élection mais le Liberia a gagné. C’est le temps de l’élégance dans la défaite », ajoutant avoir téléphoné «au président élu, Joseph Boakai pour le féliciter pour sa victoire». Il a invité ses militants à accepter également le résultat du scrutin.
Pour plusieurs observateurs, George Weah a perdu l’élection parce qu’il n’aurait pas honoré ses promesses de s’attaquer à la pauvreté et d’améliorer les infrastructures du pays.
L’acceptation des résultats par Weah permettra au Liberia de connaître une deuxième passation de pouvoir pacifique d’un gouvernement démocratiquement élu à un autre, après la fin des guerres civiles qui avaient fait dans le pays, plus de 250.000 morts entre 1989 et 2003.