Le gouvernement kenyan vient de lever son interdiction sur les services de transfert d’argent vers la Somalie, après plus de deux mois de suspension.
Treize compagnies de transfert d’argent étaient frappées par cette mesure intervenue après l’attaque d’une université de Garissa par le groupe islamiste somalien les Shebab, en avril dernier.
«Nous sommes heureux d’annoncer que nos services ont pleinement repris», a déclaré Ahmed Elmi, directeur de Dahabshiil Kenya, une des 13 entreprises concernées. Il a indiqué en plus, qu’après examen complet de leurs opérations, les autorités «sont satisfaites de constater que notre entreprise respecte pleinement la loi, et agit dans le strict respect des pratiques de lutte contre le blanchiment d’argent et le financement du terrorisme».
C’est à l’occasion du début du mois sacré de Ramadan, le 18 juin dernier, que le président Uhuru Kenyatta avait donné instruction à la Banque centrale du Kenya «d’édicter une réglementation sur les opérations» des entreprises de transferts d’argent, qui permettront «de lever leur suspension».
Les autorités avaient ordonné le gel des comptes bancaires de plus de 80 personnes ou entités soupçonnées de liens avec les Shebab. Les entreprises de transfert d’argent vers la Somalie répertoriées dans ce cadre étaient contraintes de suspendre leurs activités.
Le gouvernement était resté ferme dans sa décision, jugée nécessaire pour empêcher les Shebab d’utiliser ces entreprises dans le but de financer les attaques.
Un coup dur pour les sociétés visées et pour les Somaliens vivant à l’étranger qui utilisent leurs services pour envoyer l’argent à leurs familles en Somalie, où le secteur bancaire est quasiment inexistant. Chaque année, environ 1,3 milliards de dollars sont transféré en Somalie. Ce qui représente un taux pouvant aller jusqu’à 45% du produit intérieur brut de ce pays.
Dans son communiqué invitant la Banque centrale à la levée de la suspension, le président Kenyatta avait invité les musulmans «à rester vigilants» et à «coopérer pleinement avec les agences de sécurité» pendant la période de ramadan où les Shebab intensifient généralement leurs attaques.