L’ex-Président guinéen, Alpha Condé renversé par un coup d’Etat en 2021 va être poursuivi pour des faits présumés de «trahison», indiqué ce mardi 21 novembre le ministre guinéen de la Justice dans une lettre adressée au Procureur général de Conakry.
L’ancien Chef d’Etat de 2010 à 2021, en exil en Turquie depuis qu’il a été déchu, est déjà poursuivi pour des faits présumés de «corruption», ainsi que pour «assassinats, actes de torture, enlèvements et viols».
Mais la junte au pouvoir a «enjoint (…) d’engager des poursuites judiciaires pour des faits présumés de trahison, association de malfaiteurs et complicité de détention illicite d’armes et munitions contre Professeur Alpha Condé, ancien Président de la République», précise dans sa correspondance, le ministre de la Justice, Alphonse Charles Wright.
«Il a été porté à la connaissance du Garde des Sceaux (…) qu’Alpha Condé, en lien avec Monsieur Fodé Moussa Mara», un célèbre blogueur supporter de M. Condé, «a mis les moyens en vue de se procurer des armes, munitions et de matériels connexes», a précisé Wright dans sa lettre datée du 20 novembre.
La Guinée, pays pauvre à l’histoire politique tourmentée, est dirigée par une junte depuis que des militaires conduits par le colonel Mamady Doumbouya ont renversé le Président civil, Alpha Condé le 5 septembre 2021, dans l’un des putschs qui se succèdent en Afrique de l’Ouest depuis 2020.
Les opposants accusent les autorités de Conakry de «confiscation» du pouvoir, de répression des libertés et, depuis peu, d’enrichissement. Outre l’interdiction de manifestation, la junte a fait arrêter un certain nombre de dirigeants de l’opposition, lancé des poursuites judiciaires contre d’autres et dissout un Collectif citoyen critique de son action.