Le nouveau président du Nigéria, Muhammadu Buhari s’est engagé dans une bataille aux résultats incertains, pour récupérer les milliards de dollars qui auraient été détournés sous le mandat de son prédécesseur, Jonathan Goodluck.
Lors d’une rencontre mardi à Abuja, avec les gouverneurs des Etats du Nigeria, le président Buhari a fixé le délai de trois mois pour faire revenir dans la caisse de l’Etat les fonds dilapidés dans le pays ces dernières années.
Pour cela, la présidence veut s’appuyer sur les agences gouvernementales auxquelles des directives ont été adressées.
Muhammadu Buhari n’a pas caché sa consternation en trouvant «les caisses de l’Etat vides à sa prise de fonction». Il a accusé son prédécesseur de lui avoir légué «d’énormes dettes» estimées à des millions de dollars.
«Ceci est une honte pour le Nigeria. Il serait malheureux et inconcevable qu’un pays comme le Nigeria ne soit pas en mesure de payer les salaires de ses fonctionnaires » a-t-il déclaré lundi 22 juin lors d’une conférence de presse.
Le président a d’ailleurs invité la presse à la prudence dans sa lecture et appréciation de la situation au début de son mandat, compte tenu de l’état catastrophique hérité de l’ancien régime. Il attend plutôt des médias de l’aider dans la gestion de cette «situation regrettable».
A peine un mois qu’il a pris officiellement le pouvoir, Buhari s’est déjà lancé dans deux grands chantiers et non des moindres, notamment la lutte contre la secte islamique Boko Haram et, maintenant, la lutte contre la corruption.
Lors de son entretien avec les gouverneurs, Buhari a clairement indiqué que l’ère de l’impunité et de la dilapidation des fonds de l’Etat est révolue.
Au Nigéria, première puissance économique d’Afrique et premier producteur de pétrole du continent, la grande majorité de la population vit avec moins de deux dollars par jour.