Le torchon brûle entre le Royaume-Uni et le Rwanda suite à l’arrestation samedi dernier à Londres, du chef des services de renseignement rwandais, Emmanuel Karenzi Karake.
Ce dernier a été arrêté par la police britannique sur la base d’un mandat d’arrêt européen émis par la justice espagnole qui le poursuivi pour génocide et crimes de guerre au Rwanda et en RDC. Le nom de cet ancien chef militaire de la rébellion du FPR (Front patriotique rwandais), actuellement au pouvoir, est également cité dans plusieurs autres affaires, dont le meurtre de trois humanitaires espagnols de l’ONG Medicos del Mundo.
Entre incompréhension et indignation, les autorités de Kigali dénoncent et exigent des explications.
La ministre rwandaise des Affaires étrangères, Louise Mushikiwabo, voit dans cette arrestation une manière pour les Européens de continuer à humilier les Africains, et cela est «inacceptable». «La solidarité occidentale pour humilier les Africains est inacceptable », a-t-elle déclaré sur son compte twitter ce mardi.
Elle pense aussi que «c‘est un scandale d’arrêter un responsable rwandais sur la base de la folie de pro-génocidaires.»
L’ambassadeur du Rwanda en poste au Royaume-Uni, parle, lui, d’une insulte à la «conscience collective» rwandaise. D’ailleurs, il se dit surpris par cette arrestation dans la mesure où Karake, a déjà eu à fouler le sol anglais par le passé sans être arrêté.
Selon le ministre rwandais de la Justice, Johnston Busingye, le Rwanda aurait demandé officiellement des explications aux autorités britanniques, remettant en cause la base légale du mandat d’arrêt européen émis par la justice espagnole à l’encontre de Karake. A cause de cet incident, le ministre a annulé une visite qu’il devait effectuer ce mardi en Espagne, où il était attendu par son homologue espagnol.
En attendant une réponse officielle de la Grande-Bretagne, le ministère britannique des Affaires étrangères souligne la «relation profonde et de longue date» entre le Royaume-Uni et le Rwanda.