Le Gouvernement sierra-léonais a décrété dimanche 26 novembre, un couvre-feu dans tout le pays jusqu’à nouvel ordre, affirmant, avoir le contrôle total de la situation après une journée d’affrontements armés dans la capitale Freetown où des assaillants encore inconnus ont tenté de forcer une armurerie militaire et aidé de nombreux détenus à s’évader de leur prison.
Très tôt ce dimanche matin, dans le quartier de Wilberforce -où se trouve l’une des principales casernes du pays-, «des individus non identifiés ont tenté de forcer l’armurerie militaire de la caserne de Wilberforce. Ils ont tous été repoussés» par les forces de l’ordre, a indiqué le ministre de l’Information, Chernor Bah.
Il a en outre, assuré que «le gouvernement garde le contrôle et est maître de la situation», ajoutant que «les auteurs de l’attaque d’aujourd’hui seront traqués et confrontés à la loi dans toute sa rigueur».
Sur les réseaux sociaux, nombre de vidéos ont rapidement suggéré que de nombreux détenus se seraient échappés de la prison centrale, dans des circonstances assez floues.
Les attaques de ce dimanche 26 novembre surviennent dans un contexte de récentes tensions en Sierra Leone, provoquées par les élections présidentielle et générales de juin 2023, dont les résultats sont vivement contestés par l’opposition.
A l’issue de ce scrutin en effet le président sortant, Julius Maada Bio, élu une première fois en 2018, avait été réélu dès le premier tour, avec 56,17% des voix pour un second mandat, selon les résultats publiés par la Commission électorale. Mais ces résultats avaient été rapidement contestés par l’opposition.
Sur X, le Président sierra-léonais, Julius Maada Bio a appelé ses concitoyens dimanche à «protéger la démocratie» dans ce pays anglophone, l’un des plus pauvres au monde, confronté à de grandes difficultés économiques.
De son côté, la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) a réitéré «son principe de tolérance zéro pour les changements anticonstitutionnels de gouvernement» dans la région.