Le président congolais Joseph Kabila a déposé jeudi une plainte judiciaire contre plusieurs personnalités politiques et hauts fonctionnaires de son pays, une démarche jugée « sans fondement » par des observateurs en République démocratique du Congo (RDC).
Ces différentes accusations, regroupées dans une même et unique plainte, se basent sur des faits relevant principalement de la fraude et de la corruption. Au total ce sont plus de vingt personnalités politiques et de hauts fonctionnaires qui sont poursuivis, mais les regards se portent sur cinq principaux opposants dont quatre gouverneurs et un ancien directeur de cabinet de Joseph Kabila.
Cette plainte d’une vingtaine de pages, rédigée par le conseiller spécial du président congolais a été adressée au procureur général de la république. Pour l’heure, le texte de la plainte n’a été rendu public, mais des sources bien informées à Kinshasa, précisent que la plainte de Kabila porte sur quatre types de fraudes : blanchiment d’argent, transfert frauduleux de fonds, fraude douanière et enfin détournement de deniers publics et corruption.
Le richissime gouverneur de la province minière de Katanga, Moïse Katumbi, principal adversaire et éventuel successeur de Joseph Kabila lors de la présidentielle de 2016, a été ainsi le premier à être poursuivi dans cette affaire. Il devra notamment répondre à des accusations portant sur des supposées « fraudes douanières ».
L’ex-directeur de cabinet de Joseph Kabila, Gustave BeyaSiku, récemment remercié de son poste, est quant à lui, soupçonné d’avoir empoché des pots de vin en échange de l’octroi de marchés liés à l’installation du câble de télécommunication transatlantique.
Suite au dépôt de cette plainte, les observateurs en RDC estiment que les procédures judicaires intentées ne reposent sur aucun fondement juridique solide et qu’elles ont été créées de toutes pièces afin de barrer la route aux ambitions politiques des opposants du président Kabila.