Un tribunal de Nouakchott a condamné, lundi, l’ex-président mauritanien, Mohamed Ould Abdel Aziz, à 5 ans de prison ferme pour enrichissement illicite et le blanchiment.
Le prédécesseur de Mohamed Ould Ghazouani, qui avait passé plusieurs mois en résidence surveillé avant de regagner la case de la prison en janvier passé, se verra aussi confisquer ses biens acquis par des agissements tombant sous le coup de l’enrichissement illicite et le blanchiment d’argent, selon l’ordre de la justice qui a également prononcé la déchéance de l’ancien président Abdel Aziz de ses droits civiques.
Sans surprise, le verdict du tribunal a été dénoncé par la défense de l’ancien dirigeant, qui a toujours dénoncé un complot du régime au pouvoir visant a écarté son client de la scène politique.
«Le procès auquel nous avons assisté est un procès politique, il est très politique dans son verdict également», a affirmé Me Mohameden Ould Icheddou, soutenu par son collègue Me Mohamed Moloud Khyar qui a indiqué que des démarches seront menées pour «faire appel contre ce verdict inique».
L’ancien dirigeant mauritanien, 66 ans, va désormais rejoindre la liste des rares ex-présidents condamnés pour avoir abusé de leur pouvoir afin d’amasser des fortunes. Au moment de son inculpation en mars 2021, les enquêteurs avaient estimé son patrimoine à 67 millions d’euros.
Mohamed Abdel Aziz était jugé à côté de dix autres personnalités, parmi lesquelles figurent des anciens Premiers ministres et ministres, ainsi que des hommes d’affaires, poursuivis pour «enrichissement illicite», «abus de fonctions», «trafic d’influence» et «blanchiment» d’argent.