L’ONG Amnesty International a exhorté ce mercredi dans une nouvelle synthèse, le Burundi à renforcer sa loi historique de 2016 contre les violences liées au genre, laquelle accuse de graves insuffisances et des incohérences avec les normes régionales et internationales en la matière.
«La Loi de 2016 relative aux violences basées sur le genre a constitué une avancée majeure au Burundi, mais elle est encore en-deçà des meilleures pratiques régionales et internationales», déplore Sarah Jackson, directrice régionale adjointe d’Amnesty International pour l’Afrique de l’Est et l’Afrique australe.
Cette responsable relève, entre autres, que cette loi comprend des dispositions contraires à certains droits humains, dont les droits au respect de la vie privée et au principe de non-discrimination ; elle n’adopte pas une perspective centrée sur la victime et elle rend les victimes de violences liées au genre, passibles de poursuites dans certains cas.
Outre les réformes juridiques nécessaires, Amnesty invite les autorités burundaises à allouer des ressources suffisantes et mettre en place des formations adaptées pour garantir l’application efficace de la loi, tout en veillant à ce que les victimes de violences liées au genre bénéficient de tout le soutien et l’assistance dont elles ont besoin.
Amnesty International appelle également le Burundi à ratifier de toute urgence, le Protocole de Maputo relatif aux droits des femmes, qu’il a signé, il y a 20 ans.
Le cadre juridique exhaustif contenu dans ce texte a joué un rôle crucial dans la promotion des droits des femmes et leur accès à la justice en Afrique, d’après l’ONG.