Le Syndicat des professionnels de la presse de Guinée (SPPG) estime que dans ce pays d’Afrique de l’ouest, cette profession qualifiée de «quatrième pouvoir», est «menacée d’extinction», appelant dimanche sur les réseaux sociaux, à une «Journée sans presse» ce lundi 11 décembre.
Les écrans de télévision et les sites d’information afficheront le message «presse en danger» et les radios resteront muettes, a précisé le SPPG.
Cette décision du Syndicat intervient après que la Haute autorité de la communication (HAC), gendarme du secteur, a demandé samedi 9 décembre au fournisseur Canal+ de retirer de son offre jusqu’à nouvel ordre, Espace FM, Espace TV, Evasion FM et Evasion TV, des chaînes de radios et télévisions très suivies dans le pays.
Les autorités qui invoquent des raisons de «sécurité nationale» avaient déjà pris les dites dispositions le 6 décembre à l’encontre de Djoma radio et télévision.
Accusé de vouloir faire taire la presse, le porte-parole du Gouvernement avait assuré samedi 9 décembre que ces mesures ne visaient «en aucun cas à museler la presse, mais représentent plutôt une réponse immédiate face à des pratiques telles que l’apologie de la haine communautaire, l’accentuation des tensions sociales et politiques et la propagation de discours de division».
Sans soutenir ces mesures restrictives, des organisations de la presse privée de Guinée ne sont pas favorables à l’appel lancé par le SPPG. Différentes associations de presse ont appelé dimanche 10 décembre à surseoir aux actions comme les journées mortes, dont elles avaient soutenu le principe au cours de la semaine écoulée. Elles disent entamer «immédiatement» des discussions avec les autorités afin der «donner toutes les chances au dialogue» avec elles.
Dans un communiqué publié mercredi 6 décembre, le SPPG et diverses associations de presse ont qualifié d’«ennemis de la presse» plusieurs personnalités du Gouvernement dominé par les militaires qui ont pris le pouvoir par la force en septembre 2021.