L’instauration de l’état d’urgence en Tunisie par le président, Béji Caïd Essebsi de l’état, n’a pas pour autant suffi à temporiser les craintes des Tunisiens encore sous le choc après les attentats du Bardo et du Sousse.
La décision du chef de l’Etat tunisien d’instaurer l’état d’urgence dans le pays pour une durée d’un mois, n’a pas été du goût de tous les Tunisiens. De nombreux internautes ont fortement critiqué cette mesure politico-sécuritaire qui vise à accroitre les moyens d’action du gouvernement.
Pour beaucoup, si l’état d’urgence renforce à titre temporaire les pouvoirs de l’armée et des forces de sécurité, il restreint d’un autre côté, de nombreux droits constitutionnels tels que les rassemblements sur la voie publique et des libertés d’expression et de la presse. Cette restriction des libertés a été perçue par une grande partie des tunisiens comme une atteinte à leurs droits civiques, déclenchant par conséquent une vive controverse sur le net.
Le président tunisien Béji Caïd Essebsi qui avait annoncé samedi sur une chaine TV nationale, l’instauration de l’état d’urgence, à lui aussi fait les frais de cette décision. Les messages publiés sur les réseaux sociaux ont particulièrement pointé du doigt le retard de diffusion du discours présidentiel. Un retard de 30 minutes que les internautes ont comparé au délai qu’avaient pris les forces de l’ordre pour intervenir et neutraliser l’auteur du carnage du 26 juin dernier à Sousse.
L’attaque terroriste qui avait fait 39 victimes contre un hôtel à Sousse était en effet entourée de profonds manquements sécuritaires. Les principaux points repris par les internautes étaient la passivité des autorités locales face au carnage du terroriste qui a longtemps déambulé dans l’enceinte de l’hôtel avant d’être neutralisé, mais aussi et surtout le temps pris par les forces de l’ordre pour intervenir sur place.
Face à cet état de fait, de nombreux tunisiens s’interrogent sur l’évolution de la situation politique dans le pays soumis à l’état d’urgence.