Deuxième pays le plus peuplé d’Afrique derrière le Nigeria, l’Ethiopie défraie la chronique depuis le 1er janvier 2024 en projetant autrement son accès à la mer qu’elle a perdu après l’indépendance de l’Erythrée en 1993, via un rapprochement avec la région séparatiste du Somaliland.
Ce mercredi 3 janvier, Addis-Abeba a assuré que son accord maritime avec le Somaliland «ne transgresse aucune loi et aucune partie, ni aucun pays ne sera affecté. Il n’y a pas de confiance brisée et aucune loi n’a été transgressée», précise le gouvernement éthiopien dans un communiqué.
Pour calmer la communauté internationale, l’Ethiopie qui abrite le siège de l’Union Africaine (UA) précise qu’elle mènera «une évaluation approfondie en vue de prendre position sur les efforts du Somaliland pour obtenir une reconnaissance internationale» de son indépendance.
Le gouvernement éthiopien se défend surtout en invoquant les multiples autres ententes diplomatiques conclues par le Somaliland avec plusieurs acteurs de la communauté internationale sans susciter de réactions de la part des institutions mondiales et africaines.
La République autoproclamée en Somalie a «déjà signé des accords avec différents pays, notamment des accords pour le développement portuaire. Pourtant, il n’y a eu aucun murmure ou plainte lorsque cela s’est matérialisé», a rappelé le Gouvernement d’Abiy Ahmed.
Le mémorandum d’accord précité envisage d’accorder à l’Ethiopie l’accès à vingt kilomètres de côte dans la République autoproclamée du Somaliland, dans le golfe d’Aden, pour une durée de 50 ans et permettra à l’Ethiopie de «bénéficier d’une base navale permanente (…) et de services maritimes commerciaux dans le golfe d’Aden grâce à un accord de leasing».
Les autorités somaliennes condamnent «ce mémorandum d’accord jugé illégal » et parlent d’«une agression éthiopienne et une violation flagrante de la souveraineté de la Somalie».