Le Coordonnateur des secours d’urgence de l’ONU, Martin Griffiths a appelé, jeudi, la communauté internationale à prendre, cette année, des «mesures décisives et immédiates » à même de mettre un terme aux combats qui ne font que s’intensifier au Soudan et aggraver les souffrances humaines, lit-on sur le site de l’ONU.
Rappelant que près de neuf mois de guerre ont plongé le Soudan dans une spirale descendante qui ne fait que s’empirer de jour en jour, Martin Griffiths a invité à l’action tous ceux qui ont une influence sur les parties au conflit au Soudan, soulignant que «cela ne peut pas continuer».
Griffiths a tiré la sonnette d’alarme, d’autant que les hostilités auraient atteint le grenier du pays, la ville de Wad Medani, située dans l’État d’Al Jazirah, qui a longtemps servi de refuge aux personnes déracinées par les affrontements ailleurs et qui sert de plaque tournante pour les opérations de secours.
«Les mêmes abus horribles qui ont défini cette guerre dans d’autres points chauds (Khartoum, Darfour et Kordofan) sont désormais signalés à Wad Medani», a-t-il regretté, ajoutant que «compte tenu de l’importance de Wad Medani (…) les combats qui s’y déroulent, ainsi que le pillage des entrepôts et des fournitures humanitaires, constituent un coup dur pour nos efforts visant à fournir de la nourriture, de l’eau, des soins de santé et d’autres aides essentielles». Selon l’ONU, près de 25 millions de personnes auront besoin d’une aide humanitaire au Soudan en 2024.
Le Coordonnateur des secours d’urgence de l’ONU a également dénoncé la violation des droits humains par les différentes parties. «Les récits de violations généralisées des droits humains, notamment de violences sexuelles, nous rappellent que les parties à ce conflit ne respectent toujours pas leurs engagements de protéger les civils», ni le droit international humanitaire.
Griffiths fait part d’«une triste réalité» selon laquelle l’intensification des hostilités met la plupart d’entre ces personnes hors de portée, et les livraisons à travers les lignes de conflit sont interrompues.
Pour les Nations unies, l’escalade de la violence au Soudan met également en péril la stabilité régionale.