Le protocole d’accord maritime signé le 1er janvier entre l’Ethiopie et la région séparatiste du Somaliland continue de susciter des réactions, après celle de la Somalie qui avait, entre autres dénoncé une «violation flagrante de sa souveraineté» et promis de combattre cette convention.
«Nous accueillons avec inquiétude le protocole d’accord sur le partenariat et la coopération signé entre l’Éthiopie et le Somaliland le 1er janvier 2024 à Addis-Abeba, à l’insu et sans le consentement du gouvernement somalien», a déclaré jeudi, le porte-parole du ministère turc des Affaires étrangères, Oncu Keceli, sur le réseau X, rapporte l’Agence de presse turque Anadolu.
Mettant en avant la souveraineté et l’intégrité territoriale de la Somalie, ce responsable a souligné qu’«aujourd’hui, comme par le passé, nous souhaitons résoudre les différends entre la Somalie et le Somaliland par des négociations directes et entre Somaliens, et nous réitérons notre soutien aux initiatives allant dans ce sens».
Grâce à ce protocole d’accord, Addis-Abeba pourra utiliser les côtes du Somaliland à des fins commerciales et militaires, tandis qu’en retour l’Éthiopie reconnaîtrait le Somaliland comme «indépendant». Cette région somalienne avait autoproclamé son indépendance en 1991, mais n’a encore reçu aucune reconnaissance internationale.
Plusieurs observateurs craignent un regain de tension dans la région si Addis-Abeba et Hargeisa s’obstinent à vouloir aller jusqu’au bout de leur projet.
Le président de la Commission de l’Union africaine, Moussa Faki Mahamat a appelé jeudi dans un communiqué publié, les différentes parties «à s’abstenir de toute action qui pourrait involontairement conduire à une détérioration des bonnes relations entre les deux pays voisins», tout en leur demandant de «s’engager sans délai dans un processus de négociation».