La région où la prévalence du tabagisme est actuellement la plus faible est celle de l’Afrique, où elle est déjà passée d’une moyenne de 18 % en 2000 à moins de 10 % en 2022, a fait savoir, mardi 16 janvier, de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), lors d’un point de presse régulier de l’ONU à Genève.
Les pays de cette région sont particulièrement bien placés pour interdire la publicité en faveur du tabac, sa promotion et son parrainage, a poursuivi l’OMS, précisant toutefois qu’en raison de la croissance démographique, la région africaine comptera probablement plus de fumeurs en 2030 qu’elle n’en compte aujourd’hui.
Au niveau mondial, l’agence onusienne s’est félicitée que les fumeurs soient de moins en moins nombreux, malgré une croissance continue de la population. D’une manière générale, les tendances montrent, selon elle, une baisse continue des taux de tabagisme dans le monde, avec environ 1 adulte sur 5 consommant du tabac en 2022, contre 1 sur 3 en 2000.
Toutefois, l’OMS a alerté sur le «niveau alarmant d’utilisation de l’e-cigarette chez les adolescents» parmi les 37 millions d’enfants, âgés de 13 à 15 ans, qui consomment actuellement du tabac sous une forme ou une autre. «Il est manifestement nécessaire d’adopter des politiques qui limitent la publicité destinée aux jeunes», a plaidé le Directeur de la promotion de la santé à l’OMS, Ruediger Krech.
L’OMS a rappelé que les pays se sont fixés l’objectif volontaire ambitieux d’une réduction de 30 % de la prévalence du tabagisme d’ici à 2025 ; mais son rapport montre que le monde n’obtiendra collectivement qu’une réduction relative de 25 % du tabagisme.
Malgré une baisse du nombre de fumeurs dans le monde, l’OMS a exhorté les pays à poursuivre la mise en place de politiques de lutte antitabac et à continuer de lutter contre l’ingérence de l’industrie du tabac qui serait prête à tout pour réaliser des profits au détriment d’innombrables vies.
«Nous constatons que dès qu’un gouvernement pense gagner la lutte contre le tabac, l’industrie du tabac saisit l’occasion de manipuler les politiques de santé pour continuer à vendre ses produits mortels», a prévenu Krech.