Le gouvernement tunisien a annoncé mercredi, sa volonté de construire un mur gigantesque à sa frontière avec la Libye, pour empêcher l’infiltration des djihadistes et des armes de guerre en provenance de son voisin de l’Est.
Le chef du gouvernement Habib Essid a déclaré vouloir ériger un mur de quelques 168 kilomètres le long de sa frontière avec la Libye afin « d’endiguer la menace terroriste ». Cette annonce a été faite presque douze jours après le violent attentat qui a couté la vie à 38 personnes dans un hôtel de Sousse. L’attaque terroriste avait été menée par un jeune étudiant tunisien qui avait reçu une formation au maniement des armes à feu sur le sol libyen.
D’après les premières informations qui circulent, le mur de sable qui devrait être construit d’ici la fin de l’année 2015, serait haut de plus de 2 mètres. Il reliera la ville côtière tunisienne de Ras Jedir à Dehiba dans le sud du pays. Seule une partie des 450 kilomètres de la frontière avec la Libye est donc concernée par cet édifice sécuritaire.
Grâce à ce projet pharaonique, les autorités tunisiennes souhaitent pouvoir empêcher l’intrusion de terroristes en provenance de la Libye, et empêcher en même temps, le départ de volontaires tunisiens en Libye pour une formation au djihad.
Depuis l’attentat survenu sur la plage de Sousse, le président Béji Caïd Essebsi a décrété l’état d’urgence au niveau national pour une durée d’un mois en raison des dangers qui menacent le pays. Des projets de loi controversés vont en outre être examinés et adoptés par l’assemblée tunisienne durant les prochains jours. Certains observateurs estiment que cette accaparation des pouvoir par le gouvernement et les forces de sécurité tunisiennes pourrait à l’inverse nuire dans un court terme à la Tunisie.