Une proposition de loi datant de fin décembre 2023 autour d’un rallongement du mandat présidentiel de 5 à 7 ans au Togo et rendue publique courant janvier 2024, continue de susciter l’émoi dans les rangs de l’opposition extraparlementaire.
«Connaissant la détermination du régime en place au Togo à s’imposer vaille que vaille à son peuple, ce serait quelque chose d’hyper grave et ce serait pousser les Togolais à bout que d’opérationnaliser une proposition parlementaire demandant une modification constitutionnelle autour de la durée du mandat présidentiel de 5 à 7 ans», a réagi ce mardi 30 janvier Brigitte Adjamagbo-Johnson, leader de la DMP-Dynamique du peuple- de l’opposition extraparlementaire.
Dans le parti «Forces démocratiques pour la République » (FDR) de Dodji Apevon, on considère cette nouvelle velléité de modification constitutionnelle comme «une énième nouvelle et mauvaise blague politique au Togo».
Le FDR appelle la classe des opposants togolais, en dépit de leurs profondes divisions, à une «nouvelle union sacrée pour vaincre les injustices politiques et sociales diverses en terre togolaise».
L’Union des démocrates socialistes, (UDS-Togo- section Togo) d’Antoine Folly espère de son côté, que cette modification constitutionnelle ne sera pas matérialisée, au nom du caractère impérieux «d’une recherche de solution inclusive et pacifique aux maux politiques au Togo depuis 1990».
Union pour la République (UNIR), parti au pouvoir né en avril 2012, est officiellement muet autour de ce nouveau débat constitutionnel. La limitation du mandat présidentiel au Togo coulée dans le marbre dans la Constitution de la IVè République de mai 1992, avait été sautée le 31 décembre 2002 par un Parlement largement favorable au défunt président Eyadèma Gnassingbé.
Après plusieurs rounds de dialogue politique et de longues séries de manifestations populaires parfois violentes, une nouvelle modification constitutionnelle en mai 2019 a de nouveau «limité à deux le nombre des quinquennats au Togo».