Depuis l’annonce le 3 février 2024 par le Président sénégalais, Macky Sall de l’abroger du décret convoquant le corps électoral pour le 25 février prochain suscitant de vives réactions de ses opposants, plusieurs chancelleries sont inquiètes au sujet de l’avenir politique de ce pays.
Dans un communiqué de presse publié ce 4 février, Moussa Faki Mahamat, président de la Commission de l’Union Africaine (UA), «encourage vivement toutes les forces politiques et sociales du Sénégal à aborder tout différend politique par le biais d’une consultation civilisée, de la compréhension et du dialogue, tout en adhérant strictement aux principes qui régissent l’Etat de droit».
L’UA par la voix de Moussa F. Mahamat «exhorte les autorités sénégalaises à organiser dès que possible des élections transparentes pour favoriser la paix et la concorde nationales».
La situation politique au pays de L. S. Senghor ne laisse pas indifférent un partenaire de poids comme les USA.
«Le Sénégal a une forte tradition de démocratie et de transition pacifique du pouvoir. Nous respectons la nécessité d’enquêter sur les allégations d’irrégularités dans le processus de vérification des candidatures, mais nous regrettons les perturbations du calendrier électoral qui en résultent», a réagi promptement l’ambassade américaine à Dakar. «Nous demandons à tous les participants au processus électoral sénégalais d’œuvrer pacifiquement et harmonieusement à la tenue d’élections libres et équitables dans les délais impartis. Nous notons et respectons également le fait que le Président Sall ait réitéré sa décision de ne pas se présenter à la prochaine présidentielle», a ajouté la représentation diplomatique américaine.
Ex-puissance coloniale du Sénégal, la France est pour sa part très mesurée à l’égard du nouveau bras de fer politique qui couve dans cet Etat ouest-africain.
«La France suit avec une vive attention la situation au Sénégal. Nous appelons les autorités à lever les incertitudes autour du calendrier électoral pour que les élections puissent se tenir dans le meilleur délai possible, et dans le respect des règles de la démocratie sénégalaise», a réagi le porte-parole adjoint du ministère français de l’Europe et des Affaires étrangères.
Ce 05 février, le Parlement sénégalais dominé par la coalition au pouvoir a voté par «105 voix pour et une voix contre» le report de la présidentielle au 25 décembre 2024, sans la présence des députés de la principale coalition de l’opposition parlementaire.
Ce vote est intervenu après une longue plénière chahutée suite à une proposition de loi du PDS (parti de l’ex-Président Wade) soutenue par la coalition au pouvoir.