En dépit de son «retrait immédiat» de la CEDEAO, le Burkina Faso n’exprime pas pour l’instant le besoin de se retirer de l’UMOA (Union monétaire ouest-africaine) qui fonde l’existence de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA), née en janvier 1994).
Aboubakar Nacanabo, ministre burkinabè de l’Economie et des Finances s’est voulu direct et franc en réagissant à une éventuelle sortie de son pays de l’UMOA, après son «retrait immédiat» de la CEDEAO le 28 janvier 2024.
«En ce qui concerne l’UMOA, jusqu’à présent, nous n’avons pas les mêmes reproches à son égard comme ceux envers la CEDEAO, donc, nous restons membre de l’UMOA».
Comme la plupart des officiels du Mali, du Faso et du Niger, Aboubakar Nacanabo n’a pas manqué de dézinguer de nouveau la CEDEAO pour expliquer le retrait de son pays de cette organisation communautaire.
«Les raisons qui nous ont poussé à sortir de la CEDEAO ont été clairement exprimées, c’est le fait que la CEDEAO s’est véritablement écartée des idéaux de ses pères fondateurs. Nous avons également constaté que la CEDEAO est par moment manipulée par des puissances étrangères. Nous estimons que cette façon de fonctionner ne correspond pas à ce que nous avons comme vision», a expliqué le ministre Nacanabo dans une interview accordée à l’Agence d’Informations du Burkina Faso (AIB).
Le Faso, le Niger et le Mali ont créé depuis le 16 septembre 2023 l’Alliance des Etats du Sahel (AES) qui envisage de nouer des alliances commerciales avec des Etats d’Afrique du Nord pour diversifier ses sources d’importation et d’exportation au détriment des Etats côtiers membres de la CEDEAO.