La nouvelle polémique politique au Sénégal née de l’abrogation le 3 février 2024 du décret convoquant le corps électoral par le Président Macky Sall a provoqué la démission d’un nouveau ministre ce 06 février.
La célèbre Pr Awa Marie Coll Seck (ministre d’Etat sénégalaise et présidente du Comité national de l’Initiative pour la transparence dans les industries extractives) a démissionné de son poste pour dénoncer le non-respect du calendrier républicain par l’exécutif de son pays.
«Ce 6 février, Pr Awa Marie Coll Seck a présenté au Président de la République, Macky Sall, sa lettre de démission de ses fonctions de ministre d’Etat et de présidente du Comité national de l’Initiative pour la transparence dans les industries extractives», renseigne un communiqué officiel sur le sujet. L’ex-ministre estime que «le Sénégal mérite de voir son calendrier républicain être respecté même si notre processus électoral reste à parfaire». Elle quitte pour ce faire ses fonctions officielles de son propre chef pour «rester en adéquation avec ses convictions personnelles et ses valeurs».
Femme de principe, Awa Marie Coll Seck a fait ses classes dans le monde médical à l’international et dans son pays. Elle fut ministre de la Santé de 2012 à 2017 avant d’être nommée ministre d’Etat auprès du Président de la République. C’est depuis le 08 avril 2019 qu’elle présidait le Comité national de l’Initiative pour la transparence dans les industries extractives.
Pr Seck est la deuxième personnalité de l’équipe gouvernementale à présenter sa démission depuis l’annonce du report de la présidentielle 2024 au Sénégal. Le 03 février dernier, quelques heures après l’annonce du report de cette joute électorale, Abdou Latif Coulibaly (ministre Secrétaire général du Gouvernement) avait également démissionné de son poste.
Les députés de l’Assemblée nationale sénégalaise dominés par le camp présidentiel ont approuvé dans la soirée de ce 5 février un report de l’élection au 15 décembre 2024, et le maintien au pouvoir du Président Macky Sall (dont le deuxième mandat expire le 2 avril prochain), suscitant une désapprobation en interne et à l’international.