La décision annoncée le 11 février 2024 par la France de réviser sa Constitution afin «d’abolir le droit du sol à Mayotte, son 101è département» fait sortir les autorités comoriennes de leurs gonds, en invoquant les liens historiques entre Moroni et Mayotte.
Le ministre comorien des Affaires étrangères, Dhoihir Dhoulkamal a réaffirmé ce mardi 13 février dans un communiqué, la volonté de son gouvernement de continuer à revendiquer Mayotte comme un territoire comorien, avec sa propre identité culturelle et linguistique.
«Ni le temps ni les changements constitutionnels ne pourront altérer l’histoire et le destin partagés par les Comoriens des quatre îles sœurs», a souligné le Chef de la diplomatie comorienne, allusion faite à la Grande Comore, Anjouan, Mohéli et Mayotte. L’exécutif comorien rejette ainsi l’idée de la suppression par la France, du «droit du sol» à Mayotte.
Toujours sur le plan diplomatique, Moroni rappelle que Mayotte «est historiquement et juridiquement reconnue comme faisant partie des Comores selon le droit international et les résolutions des Nations Unies».
La souveraineté de Moroni sur Mayotte agite les relations entre l’archipel et Paris depuis 1975, année d’accession à la souveraineté internationale des Comores, dont la plus grande diaspora comorienne vit en France.
La fin du «droit du sol à Mayotte» a pour finalité de résorber «la crise sociale et sécuritaire qui y sévit», selon la France, une crise due en grande partie, à l’immigration clandestine des Comoriens vers Mayotte.