Le Représentant spécial du Secrétaire général pour la Libye, Abdoulaye Bathily, a exhorté, une fois de plus, ce jeudi 15 février devant le Conseil de sécurité, les acteurs politiques du pays à mettre leurs intérêts personnels de côté afin de dégager la voie à des élections attendues de longue date, selon le service de presse de l’ONU qui a relayé la déclaration faite par ce responsable.
«Ces acteurs continuent de poser des conditions préalables à leur participation au dialogue, une façon de maintenir un statu quo qui semble leur convenir», et ce malgré la finalisation du cadre juridique et constitutionnel, a-t-il dénoncé, soulignant que «jusqu’à présent, aucun d’entre eux n’a fondamentalement changé de position».
Bathily a regretté que «les Libyens n’aient toujours pas concrétisé leurs aspirations à une paix durable et à la démocratie, onze ans après la révolution du 17 février 2011».
Passant en revue les positions de chacun de ces acteurs, le Représentant spécial a noté que le Président de la Chambre des députés s’attache à la formation d’un gouvernement unifié, tandis que le Président du Haut Conseil d’État continue, lui, de rejeter les lois électorales adoptées par ladite chambre.
Quant au Premier ministre, il refuse de démissionner avant la tenue des élections ; ce qui sous-entend que le gouvernement d’unité nationale continuera de superviser le processus électoral à venir. Le général Khalifa Haftar, commandant de l’Armée nationale libyenne, demande que les deux gouvernements participent aux discussions ou en soient exclus.
Pour Bathily également Chef de la Mission d’appui des Nations Unies en Libye (MANUL), «le seul moyen d’aller de l’avant est de résoudre par la négociation toutes les questions qui ont empêché la tenue des élections en 2021».
Tout en réitérant son appel aux acteurs institutionnels libyens à s’engager sans conditions au dialogue, il a considéré que leur «réticence» à trouver un compromis «remet en question non seulement leur engagement envers les élections, mais aussi envers l’unité et l’avenir de leur pays, dont ils devraient être tenus responsables».
Le responsable onusien a également souligné que le Conseil de sécurité et la communauté internationale ont un «rôle essentiel» à jouer en faisant pression sur les dirigeants libyens pour qu’ils s’engagent de manière constructive.