Le Kenya est accusé par le Comité de protection des journalistes (CPJ) de ne pas garantir la liberté de presse dans le pays.
Dans son rapport publié ce mercredi 15 juillet, l’antenne africaine du CPJ, se basant entre autres, sur des témoignages d’associations kényanes de défense des médias, dresse un tableau sombre sur le monde de la presse au Kenya.
Les journalistes kenyans n’auraient pas la main libre dans l’exercice de leur métier, dans la mesure où ils subissent des pressions multiformes de la part des autorités. Une pléthore de lois limitant l’accès à l’information, surtout sensible, aux actions en justice, en passant par des menaces de différentes sortes. Des conditions de travail que dénoncent fermement le CPJ dans son document.
Le journal à sensation «The Star» a déjà fait face à plus de 100 procès alors qu’il n’a été lancé qu’en 2007. Le propriétaire du «Mirror Weekly», John Kituyi, a été tué après sa couverture du procès de William Ruto, mis en examen pour crimes contre l’humanité par la Cour pénale internationale (CPI), commis lors des violences postélectorales au Kenya en 2007-2008. Un dossier sensible dans lequel le vice-président kenyan était aussi jugé pour son rôle présumé dans ces violences postélectorales.
Le rapport du CPJ fait aussi part de la corruption qui touche les médias au Kenya. «On m’a offert de l’argent pour faire certains dessins que j’ai refusé», raconte au CPJ Patrick Gathara, caricaturiste du quotidien «Daily Nation».
Selon certains observateurs, le régime actuel au pouvoir est l’un des plus hostiles à la liberté de la presse dans l’histoire récente du pays.
A l’occasion de la visite du président américain au Kenya, le 24 juillet prochain, quelques ONG ont invité Barack Obama à se prononcer sur la liberté de la presse au Kenya.