Alors que de nombreux citoyens de la République démocratique du Congo (RDC) s’attendaient de voir leur président, Félix Tshisekedi déclencher une guerre contre le Rwanda accusé de soutenir la rébellion M23 qui opère dans l’Est de la RDC, le Chef de l’Etat congolais a fait état jeudi, de son choix de mettre en avant «la paix» qui «est une attitude beaucoup plus sage que de faire la guerre».
«Ma priorité à moi, c’est la paix. Je veux la paix définitive, pour mon pays et mon peuple. Et pour cela, je suis prêt à mettre en veilleuse mes velléités belliqueuses. Je les mets en pause parce que je veux donner la chance à la paix. Si on peut obtenir cette paix sans la guerre, eh bien, je signe de deux mains», a-t-il déclaré lors d’une conférence de presse.
Tshisekedi avait pourtant promis de déclarer la guerre au Rwanda «à la moindre escarmouche» lors de sa campagne électorale en décembre dernier. A présent, il privilégie la voie du dialogue, en dépit des actes de provocation attribués à Kigali, accusé de soutenir le M23.
«Le contexte dans lequel nous sommes aujourd’hui ne me permet pas de mettre en pratique ce que j’avais dit, pas parce que je ne peux pas, mais parce qu’il y a beaucoup d’initiatives» en cours, a-t-il affirmé.
Le chef de l’Etat congolais a, entre autres, fait part de la médiation assurée par le président angolais, João Lourenço, désigné par l’Union africaine, dans la crise RDC-Rwanda, et espère un aboutissement qui puisse ramener la paix dans la partie orientale de son pays.
Critiquant une fois de plus Kigali, Tshisekedi a laissé entendre que «le Rwanda aujourd’hui se construit grâce aux ressources volées à la République démocratique du Congo», affirmant n’avoir «pas honte de le dire, c’est une vérité».
Outre la RDC, plusieurs pays et organisations internationales accusent le Rwanda de soutenir la rébellion M23 qui contrôle déjà quelques localités dans la province du Nord-Kivu (Est). Actuellement, des combats intenses seraient menés entre ce groupe armé et l’armée congolaise, provoquant le déplacement massif de la population.