Depuis sa tournée américaine en cours, le Premier ministre tchadien de Transition, Succès Masra s’est exprimé sur les violences politiques en cours depuis 48h dans son pays.
«Dans ces moments malheureux et douloureux qui mettent à mal notre paix et la cohésion nationale, je tiens à m’incliner devant tous les morts car leur sang est le sang tchadien qui coule, et à exprimer mon soutien total et inconditionnel au Chef de l’Etat, nos Forces de défense et de sécurité et nos institutions républicaines».
L’ancien cadre de la BAD a en outre invité «chacun à aller puiser au fond de lui la lumière pour apaiser et illuminer le difficile chemin que nous empruntons pour bâtir un Tchad de justice et d’égalité, un Tchad réconcilié, un Tchad pour tous avec tous ».
« Que Dieu apaise les cœurs et nous aide à identifier ensemble les lumières d’avenir», a twitté dans la soirée de ce 28 février 2024 le jeune leader du parti les ‘Transformateurs’, Succès Masra.
Des signes de tension sont toujours perceptibles ce jeudi 29 février dans les rues de N’Djamena, la capitale, après une attaque meurtrière contre les locaux des Services de renseignement dans la soirée du lundi 27 février, une attaque suivie le lendemain de tirs au siège d’un parti Parti socialiste sans frontières (PSF) de l’opposition accusé par le Gouvernement d’en être responsable.
Les écoles du centre-ville sont restées fermées ce 29 février 2024 et l’accès à la Présidence de la République est pour le moment bloqué, selon plusieurs témoins sur place.
Selon la version officielle du récit de ces journées de violences, une attaque contre les locaux de l’ANSE (Agence nationale de sécurité de l’État) a eu lieu dans la nuit de mardi à mercredi dernier, après l’arrestation d’un membre du PSF, accusé par le Gouvernement de «tentative d’assassinat contre le président de la Cour suprême».
L’exécutif tchadien évoque «une attaque délibérée des complices de cet individu, menée par les éléments du PSF et, à leur tête, le président de ce mouvement (Yaya Dillo), contre les bureaux de l’ANSE».
«Le but recherché est de m’empêcher, de m’éliminer physiquement, (…) pour me faire peur afin que je n’aille pas à l’élection présidentielle 2024», a dénoncé l’opposant Yaya Dillo, décrivant «une mise en scène concernant les allégations de tentative d’assassinat contre le président de la Cour suprême».
Ces évènements se sont produits au lendemain de l’annonce du calendrier de l’élection présidentielle au Tchad dont le premier tour aura lieu le 6 mai 2024.