L’imam Alioune Moussa Sambe, de la Grande Mosquée de Dakar, a invité, à l’occasion de la célébration de l’Aïd el-Fitr, en fin de semaine, le chef de l’Etat sénégalais Macky Sall, à «ne pas ramener son mandat de sept à cinq ans», comme il l’avait promis lors de sa campagne électorale.
L’imam de la mosquée de Dakar justifie sa requête par les «bonnes intentions» du président Macky Sall pour le Sénégal.
En revanche, l’opinion nationale a fortement critiqué la suggestion de l’imam qui aurait perdu, selon la presse dakaroise, de sa crédibilité, alors qu’il était bien respecté par les Sénégalais.
Certains citoyens n’ont pas hésité à demander au «gardien» du plus grand lieu saint de la capitale sénégalaise, de ne pas s’immiscer dans les affaires politiques du pays. Pour l’opposition, l’imam est tout simplement devenu un membre de l’Alliance Pour la République (APR), le parti présidentiel.
Pour le porte-parole adjoint de l’APR, Abdou Mbow, «l’imam a demandé au président de ne pas réduire la durée de son mandat. C’est son avis, à l’instar de beaucoup de Sénégalais». «Que l’on soit imam, homme politique, évêque ou autre chose, rien ne les empêche de se prononcer sur des questions d’actualité qui préoccupent les populations», a-t-il ajouté.
Il a également expliqué que «le président de la République avait dit qu’il allait réduire son mandat de 7 à 5 ans. Il reste à savoir la réponse du Conseil constitutionnel à la saisine du chef de l’Etat. Nous sommes dans un parti républicain, le moment venu, les instances du parti vont se prononcer de manière officielle» sur cette question. Le président Macky Sall, lui-même, a été interpellé par les journalistes à sa sortie de la mosquée, mais il n’a pas fait de commentaires à ce sujet.
Abdou Mbow a enfin invité les politiciens du pays à cesser de profiter de la situation pour provoquer des «débats puérils».