Les membres du Conseil de sécurité des Nations unies se sont ralliés, jeudi 7 mars, à l’appel lancé par le Secrétaire général de l’ONU, António Guterres, en faveur d’une cessation des hostilités à l’approche du mois de Ramadan, a annoncé le service de presse de l’ONU.
Cet appel a eu lieu quelques jours après le retrait effectif du Soudan, de la Mission intégrée d’assistance à la transition des Nations Unies au Soudan (MINUATS), conformément à la résolution 2715 du 3 décembre 2023.
Les quinze membres du Conseil de Sécurité ont également exhorté les parties au conflit à garantir un accès sans entrave de l’aide humanitaire, alors que pointe le spectre de la famine, et à reprendre des négociations en vue d’un règlement politique du conflit.
S’exprimant devant le Conseil de sécurité, Guterres a prévenu que le conflit entre les Forces armées soudanaises et les Forces d’appui rapide, qui entrera le mois prochain dans sa deuxième année, met en péril l’unité du Soudan et menace de déclencher une instabilité régionale « aux proportions dramatiques».
Toujours selon ses propos, la poursuite des combats, les appels à armer les civils et l’entrée en lice de groupes armés au Darfour et au Kordofan méridional font courir le risque d’une fragmentation encore plus grave du pays, d’une aggravation des tensions intra et intercommunautaires et d’une intensification des violences ethniques.
Le Chef de l’ONU a estimé que faire taire les armes est d’autant plus urgent que la crise humanitaire atteint des niveaux catastrophiques ; quelque 25 millions de personnes, soit plus de la moitié de la population soudanaise, ayant besoin d’une aide vitale.
Il a fait remarquer que le Soudan est devenu le théâtre de la plus grande crise de déplacement interne au monde, avec 6,3 millions de personnes cherchant la sécurité dans le pays, tandis que 1,7 million de personnes supplémentaires ont fui vers les pays voisins.
En revanche, le patron de l’ONU a salué les récentes décisions des autorités soudanaises qui ont autorisé l’utilisation de points transfrontaliers dans les zones qu’elles contrôlent et de trois aéroports pour les vols humanitaires.
Guterres a aussi déclaré qu’à la suite du retrait de la MINUATS la semaine dernière, une cessation des hostilités pendant le ramadan peut aider à atténuer les souffrances des populations et ouvrir la voie vers une paix durable.