Amnesty International a invité les autorités zimbabwéennes d’adopter dans une première étape, un moratoire formel sur les exécutions en attendant de procéder dans une prochaine étape à l’abolition de la peine capitale, compte tenu du fait que le pays n’a procédé à aucune exécution durant les 10 dernières années.
«Dix ans sans une seule exécution, cela représente une étape très importante sur la voie de l’abolition de la peine de mort», a déclaré Deprose Muchena, directeur d’Amnesty International pour l’Afrique australe.
La dernière exécution au Zimbabwe remonte au mois de juillet 2005, quoi que 95 condamnés à mort croupissent encore dans les prisons du pays.
Dans un communiqué rendu public ce mercredi 22 juillet, Amnesty considère la peine capitale comme «une violation du droit à la vie » et invite de ce fait, le gouvernement zimbabwéen à «prendre d’urgence des mesures pour en finir avec la pendaison et abolir cette peine» et à rejoindre la majorité des pays du monde qui ont déjà fait ce pas.
L’ONG insiste sur une abolition totale de la peine capitale. La nouvelle Constitution du Zimbabwe, promulguée en 2013, a aboli l’application obligatoire de la peine de mort et limité le recours à ce châtiment aux affaires de meurtre «avec circonstances aggravantes».
Pour Deprose Muchena, «il n’existe aucune preuve qui montrerait que la peine capitale serait plus dissuasive que les autres formes de châtiment».
Selon l’organisation internationale de défense des droits de l’homme, plusieurs pays africains ont déjà pris des mesures législatives en vue d’abolir la peine de mort pour tous les crimes.
Le dernier en date serait le Burkina Faso qui depuis juin 2015, examine un projet de loi portant sur l’abolition de la peine capitale.