L’agence internationale de notation ‘Fitch Ratings’ a livré dans un rapport ses projections concernant les mutations majeures auxquelles devrait être sujette l’économie de la Tunisie durant les 9 prochains mois de l’année 2024.
‘Fitch Ratings’ lance une alerte face à une «dépendance élevée et prolongée à l’égard des banques et de la BCT (Banque centrale de Tunisie)» pour répondre aux besoins de financement de l’Etat qui pourrait entraîner des «risques macroéconomiques, resserrer les conditions de liquidité et augmenter les risques de solvabilité des banques en cas de défaillance souveraine».
En situation normale, le secteur bancaire tunisien peut «continuer à répondre aux besoins croissants de financement du pays» au cours de l’année 2024, note ‘Fitch Ratings’.
La même Agence de notation souligne qu’en février 2024, l’Etat tunisien a emprunté une valeur d’un milliard de dinars sur le marché financier intérieur, dépassant la valeur cible de 750 millions de dinars correspondant à la première tranche du «Programme national de souscription à l’emprunt hypothécaire national pour l’année 2024».
Par ailleurs, ‘Fitch Ratings’ attire l’attention sur les prévisions budgétaires de l’Etat tunisien pour l’exercice 2024, indiquant qu’«une augmentation de 20% des besoins nets de financement» par rapport à l’année 2023, de l’ordre de 28,7 milliards de dinars, dont 40% seront couverts par des emprunts internes. Ce financement budgétaire sera «égal ou supérieur à 16% du PIB (Produit intérieur brut) au cours de la période 2024/2025 », insiste ‘Fitch Ratings’.
Dans cet élan, le Gouvernement «ne pourrait pas être en mesure de mobiliser 2,5 milliards de dollars de financement intérieur en 2024, ce qui créerait un écart de cette valeur par rapport au financement extérieur», rappelle encore ‘Fitch Ratings’.
Depuis juillet 2021, la Tunisie fait face à une crise politique interne majeure marquée par la confiscation de plusieurs pouvoirs par le Président Kaïs Saied.
Crise politique à laquelle vient se greffer une santé fragile de l’économie nationale à la quête d’un financement massif du FMI (Fonds monétaire international) qui tarde à se concrétiser depuis près de trois ans, à cause de divergences profondes entre Tunis et l’institution de Bretton Woods autour des conditionnalités du prêt.