Le gouvernement de transition au Niger a dénoncé samedi «avec effet immédiat» l’accord de coopération militaire liant le Niger aux Etats-Unis depuis 2012, qualifiant d’«illégale», la présence des troupes américaines sur le sol nigérien.
Le gouvernement du Niger, prenant en compte les aspirations et les intérêts de son peuple, a décidé « en toute responsabilité de dénoncer avec effet immédiat l’accord relatif au statut du personnel militaire des Etats-Unis et des employés civils du département américain de la Défense sur le territoire du Niger», a déclaré dans un communiqué le porte-parole du gouvernement nigérien, Amadou Abdramane.
Dans un communiqué lu samedi soir à la télévision nationale, Amadou Abdramane précise que la présence militaire américaine au Niger est «illégale» et «viole toutes les règles constitutionnelles et démocratiques».
Qualifiant d’«injuste» ledit accord de coopération militaire avec les USA, Niamey affirme qu’il a été «imposé unilatéralement» par Washington via une «simple note verbale», le 6 juillet 2012. Cette décision intervient peu après le départ de Niamey, d’une délégation américaine conduite par la Secrétaire d’Etat adjointe aux Affaires africaines, Molly Phee.
La délégation américaine qui effectuait une visite de deux jours au Niger pour des discussions avec les nouvelles autorités de Niamey, a dû prolonger d’un jour son séjour, pour pouvoir rencontrer le jeudi 14 mars, le Chef du Conseil national pour la sauvegarde de la patrie (CNSP au pouvoir), le général Abdourahamane Tiani, pour une audience de 1h45, mais c’était peine perdue, la rencontre n’a pas eu lieu et l’objectif de la visite des dirigeants américains a volé en éclat avec l’annonce de la nouvelle position du gouvernement nigérien.
Molly Phee et sa délégation composée d’une responsable du Pentagone et du commandant en chef de l’Africom – le commandement militaire américain pour l’Afrique –, ont été néanmoins reçus à deux reprises, à la primature depuis leur arrivée mardi dernier à Niamey.
Le département d’État américain qui compte un millier de soldats et une base de drones à Agadez, a confié à sa délégation la mission de poursuivre les discussions avec les nouvelles autorités du Niger, autour du partenariat dans les domaines de la sécurité et du développement, alors que les États-Unis avaient suspendu leur coopération avec le Niger après le putsch du 26 juillet 2023.