Les autorités burkinabè ont annoncé la suspension de 1.213 salaires que percevaient des fonctionnaires fantômes «inconnus» ou «en situation irrégulière».
Il s’agit, selon un communiqué du gouvernement rendu public en fin de semaine, d’une mesure qui entre dans le cadre de la lutte contre la corruption et la fraude publique, des maux largement critiqués durant le règne de l’ex-président déchu, Blaise Compaoré, et auxquelles le gouvernement de transition avait promis de s’attaquer.
Le gouvernement a initié en mai dernier l’opération de «billetage» qui devait servir à identifier des agents fictifs de l’Etat. L’opération a consisté à payer physiquement les agents publics, et non par virement bancaire comme autrefois, après vérification de leur identité et dossier administratif.
Selon la ministre déléguée chargée du Budget auprès du ministre de l’Economie et des finances, Amina Billa, ces fonctionnaires sont des «retraités, des agents qui ont abandonné leur poste, ont éventuellement démissionné, sont en détachement ou en indisponibilité ou en fin de contrat. Certains sont même décédés. Et ils continuent à percevoir leur salaire.»
Selon le communiqué, l’Etat doit réduire «temporairement» sa masse salariale annuelle d’environ 2,728 milliards de francs CFA (4,2 millions d’euros).
Les quelques fonctionnaires dont les salaires ont été suspendus représentent environ 1% de l’effectif total, soit 135.563 fonctionnaires. Les autorités ont précisé qu’il ne s’agit là que d’une liste «provisoire». Sachant que l’Etat compte aussi s’attaquer aux fonctionnaires en situation irrégulière, notamment ceux qui continuent à percevoir des indemnités auxquelles ils n’ont plus droit pour avoir perdu ou changer de poste.
Les fonctionnaires fantômes ou en situation irrégulière seront probablement appelés à rembourser toutes les sommes dues.
Les autorités de transition n’ont plus que deux mois pour agir, avant les élections présidentielles et législatives qui devraient prévus le 11 octobre prochain.