Les autorités algériennes ont décidé dimanche d’interdire tout bonnement aux clubs de football du pays le recrutement de joueurs étrangers, une décision radicale prise afin de freiner la fuite des capitaux à l’étranger.
A l’issue d’une réunion de son bureau fédéral tenue dimanche à Alger, la Fédération Algérienne de Football (FAF) a décidé l’interdiction pure et simple du recrutement de joueurs étrangers, et ce, dès le prochain marché des transferts. Dans un communiqué de presse, la FAF précise toutefois que les joueurs actuellement sous contrat pourront aller jusqu’à la fin de leurs engagements.
Cette décision a été prise compte tenu des difficultés financières que traverse l’Algérie qui souffre énormément de la chute des cours du pétrole et du gaz, dont les recettes constituent la principale source d’approvisionnement du budget de l’Etat.
Pour le seul premier trimestre de l’année en cours, la Banque d’Algérie a récemment précisé que le gouvernement a du prélevé plus de 20 milliards de dollars de ses fonds de change internationaux. Les réserves nationales de devises sont ainsi passées de près 180 milliards de dollars à fin 2014, à moins de 160 milliards à fin mars 2015.
La situation financière préoccupante en Algérie, s’explique en partie par la forte dépendance de l’économie nationale des recettes des hydrocarbures. En effet, après l’effondrement du prix du baril du pétrole en 2014, le gouvernement Algérien a vu ses recettes en devises fondre de moitié.Par conséquent, les politiques du pays n’ont eu d’autres choix que de recourir à des coupes budgétaires et des restrictions à la sortie de devises étrangères pour enrayer la fuite des capitaux.
L’interdiction de recruter des joueurs de football étrangers s’inscrit donc parfaitement dans cette optique de réduction des dépenses en devises étrangères. De nombreux professionnels du monde du sport et particulièrement du football, ont fortement critiqué la décision de la FAF, qui pour eux, devrait à terme, obliger les clubs professionnels à revoir la composition de leurs effectifs en basant leurs budgets sur des masses salariales moins élevées.