Plus d’un tiers des migrants décédés dont la nationalité a pu être identifiée, provient de pays en conflit ou accueillant de nombreux réfugiés, indique l’Organisation internationale pour les migrations (OIM) dans un nouveau rapport publié mardi 26 mars, coïncidant avec le dixième anniversaire du Projet Migrant disparus.
Cette situation met en évidence, d’après l’OIM, les dangers auxquels sont confrontés ceux qui tentent de fuir les zones de conflit sans disposer de voies d’accès sûres.
Le rapport de l’OIM se penche sur les dix dernières années et fait état de plus de 63.000 décès et disparitions pendant la migration au cours de cette période ; l’année 2023 étant la plus meurtrière jamais enregistrée, avec plus de 8.500 décès recensés en dépit des engagements politiques pris.
Ces chiffres ne représentent probablement qu’une fraction du nombre réel de décès à travers le monde, estime l’agence onusienne, précisant que plus de 37.000 personnes sont décédées sans que l’on dispose d’information sur leur sexe ou leur âge, ce qui indique que le nombre réel de décès de femmes et d’enfants est vraisemblablement beaucoup plus élevé.
Le rapport met en lumière la nécessité d’améliorer les efforts de collecte des données afin d’évaluer précisément l’ampleur du problème et de répondre aux défis plus larges de la migration dangereuse.
Les chiffres révélés montrent aussi qu’il est urgent de renforcer les capacités de recherche et de sauvetage, de faciliter des voies de migrations sûres et régulières et d’agir en fonction de données probantes afin de prévenir de futures pertes humaines, ajoute l’OIM, estimant que l’action doit également intégrer une coopération internationale plus importante à l’encontre des réseaux de trafic illicite et de traite peu scrupuleux.
L’OIM indique que son nouveau Plan stratégique 2024-2028 met en avant son principal objectif, sauver des vies et protéger les personnes en déplacement et invite les Etats et autres partenaires à soutenir son travail pour, entre autres, mettre fin aux décès de migrants.
L’agence rappelle que le Projet Migrants disparus, qui a démarré en 2014, reste aujourd’hui la seule base de données mondiale en accès libre sur les décès et disparitions de migrants, regroupant des informations provenant de sources très diverses, notamment d’informateurs clés des gouvernements, des Nations Unies et des organisations de la société civile.