Le chef de file de l’opposition burundaise, Agathon Rwasa a été élu vice-président de l’Assemblée nationale, soutenu par le parti au pouvoir (CNDD-FDD), avec 108 voix sur les 112 que compte le parlement, tandis que le poste de président est revenu à Pascal Nyabenda, leader du CNDD-FDD.
Sans surprise, l’élection de Rwasa a ravivé le choc au sein de l’opposition burundaise, provoqué, lundi 27 juillet dernier, par sa participation à la première séance du Parlement.
Pour se justifier, le leader de l’opposition, qui avait boycotté les dernières élections législatives et communales et dénoncé les résultats de la présidentielle, avait expliqué qu’il était nécessaire de «se rendre à l’évidence» et de «jouer le jeu» afin d’aider le Burundi à sortir de la crise dans laquelle il est plongé depuis quelques mois.
Pour Rwasa, «le forcing de Nkurunziza a bien réussi» et il n’est pas question d’«abandonner» ou de «décevoir ceux qui nous ont fait confiance».
Agathon Rwasa se dit aussi n’avoir «trahi» personne par ses choix et craint de voir les militants de l’opposition subir des exactions de la part du pouvoir, en cas de désaccord continu.
«En 2010, nous avons dénoncé d’autres élections irrégulières et nous avons ensuite été menacés. Nos militants ont été emprisonnés et même tués. Nous refusons de revivre le même calvaire», a-t-il confié aux médias locaux.
L’opposition note quand même que son leader n’a pas une ligne directrice unique et claire et défend de temps à autre des positions qui le singularisent. Elle reproche à son chef de file, de tenir un discours paradoxal depuis que la crise, provoquée par la candidature du président Pierre Nkurunziza pour un troisième mandat, a éclatée. C’était aussi le cas lorsque Agathon Rwasa avait refusé de retirer formellement sa candidature à la présidentielle alors qu’il appelait au boycott du scrutin.