Lors ses rares conférences de presse ouverte à la presse locale et internationale tenue en marge de la commémoration des 30 ans du génocide rwandais, le Président Paul Kagame a tenu à recadrer la diplomatie américaine autour de la perception de ce drame.
La polémique est partie d’un post diffusé sur X par le Secrétaire d’Etat américain, Antony Blinken dans le cadre de la célébration du 30ème anniversaire du génocide rwandais, disant que : «Nous pleurons les milliers de Tutsis, de Hutus, de Twas et d’autres qui ont perdu la vie au cours de ces 100 jours de violence indicible».
Le contenu de ce tweet a été critiqué par de nombreux Rwandais, l’estimant partial pour n’avoir pas spécifiquement exprimé que le génocide visait les Tutsis.
Le président rwandais, Paul Kagamé, a tenu à rappeler ce lundi 8 avril, que son pays était «parvenu à un accord avec les autorités américaines vers 2014 pour qu’elles évitent toute critique à l’occasion de l’anniversaire du génocide».
Il a, dans la foulée, rejeté les allégations selon lesquelles l’Armée patriotique rwandaise, le groupe rebelle qui a mis fin au génocide et que Paul Kagamé dirigeait, a perpétré des meurtres de vengeance pendant et après le génocide.
Le président rwandais a affirmé à ce propos, que cette attitude constitue «une forme de déni et de crime en soi. Le Rwanda s’y opposera toujours», précisant par ailleurs, que la polémique sus-citée avait été abordée lors d’un entretien qu’il a accordé à l’ex-Président américain Bill Clinton qui a conduit à Kigali le 7 avril dernier, la délégation officielle des USA à la commémoration du 30ème anniversaire du génocide au Rwanda.
«Il y a 365 jours dans une année. Donnez-nous ce jour, le 7 avril, et vous aurez le reste, 364 jours, pour nous blâmer chaque jour pour tout ce que vous n’aimez pas chez nous», a ironisé Paul Kagamé.
Depuis le 7 avril, les Rwandais commémorent, sur 100 jours, le 30è anniversaire du génocide qui a fait au moins un million de morts entre avril et juillet 1994 au Rwanda, essentiellement des Tutsi et des Hutu modérés.