Le Représentant spécial du Secrétaire général de l’ONU pour la Libye, Abdoulaye Bathily, qui n’a cessé de dénoncer l’impasse politique totale dans ce pays d’Afrique du Nord, entretenu par ses dirigeants, a finalement décidé de démissionner de son poste.
Le Sénégalais Bathily qui dirigeait aussi la Mission d’appui des Nations Unies en Libye (MANUL) depuis septembre 2022, a annoncé sa démission aux médias à l’issue de la réunion du Conseil de sécurité de ce mardi 16 avril. Son départ aurait été accepté à contrecœur par le SG de l’ONU, António Guterres.
Pendant son dernier discours devant les membres de ce Conseil, le haut fonctionnaire a déclaré s’être activement impliqué, au cours des trois derniers mois, auprès des cinq principales parties prenantes libyennes au dialogue visant à résoudre toutes les questions controversées relatives aux lois électorales et à la formation d’un gouvernement unifié.
«Malheureusement, mes tentatives pour répondre à leurs préoccupations se sont heurtées à une résistance obstinée, à des attentes déraisonnables et à une indifférence à l’égard des intérêts du peuple libyen» de la part des dirigeants libyens, plus que jamais divisés sur la marche à suivre, a-t-il déploré face à ce constat d’échec.
Il est décourageant, a-t-il indiqué aussi, de voir la «détermination égoïste» des cinq principales parties prenantes libyennes à maintenir le statu quo par des manœuvres dilatoires au lieu d’œuvrer à un règlement politique de la crise sur la base de négociations et de compromis.
Le Représentant spécial a estimé que les membres du Conseil de sécurité doivent assumer leurs responsabilités «en paroles et en actes», «individuellement et collectivement», pour obliger les parties prenantes à soutenir les efforts de la MANUL en faveur d’un dialogue politique.
«Plus que jamais, un engagement renouvelé et coordonné entre les acteurs régionaux et internationaux est impératif», a souligné le diplomate sénégalais, le huitième à occuper la fonction de Représentant spécial du SG depuis la chute du dirigeant Mouammar Kadhafi en 2011.