Conformément aux dispositions de l’article 67 de la Constitution Togolaise, le Parlement togolais a adopté en seconde lecture ce 19 avril, à la majorité absolue de plus des 4/5 de ses membres, la loi «portant Constitution de la Vème République Togolaise adoptée le 25 mars dernier», néanmoins cette nouvelle disposition législative rejetée par la majorité de l’Opposition extraparlementaire du Togo est critiquée par Washington.
«Les États-Unis sont préoccupés par le fait que l’Assemblée Nationale du Togo a approuvé des modifications constitutionnelles significatives sans communiquer le texte au peuple togolais. Nous exhortons le Gouvernement à autoriser un débat ouvert & éclairé, à garantir inclusion & transparence et à respecter le droit de réunion pacifique», a fait savoir le Département d’Etat ce lundi matin sur son compte X.
L’opposition extraparlementaire du Togo s’est engagée le samedi 20 avril à continuer «à combattre la loi votée» la veille par les députés, et «à retourner à la Constitution de la IVè République, au terme des législatives du 29 avril prochain», a réagi Kafui Adjamagbo-Johnson de la coalition «Dynamique du peuple» (DMP).
«La CEDEAO doit sévir sur ces types de passe-passe constitutionnel comme elle sévit en matière de coups d’Etats militaires», a insisté de son côté, sur le même sujet, le Sénégalais Alioune Tine de l’Afrikajom Center, figure de la Société civile ouest-africaine.
«Il faut réformer la CEDEAO dans ce sens, parce que à l’heure actuelle, la Commission de la Communauté est impuissante devant le changement constitutionnel opéré par les députés togolais les 25 mars et 19 avril 2024. Les Togolais ont droit à la démocratie tout comme les autres citoyens ouest-africains», a martelé Alioune Tine.
La nouvelle loi constitutionnelle au Togo a été votée ce 19 avril à l’unanimité des députés présents, soit 87 voix sur 87, au cours de la sixième séance plénière de la première session ordinaire de l’année 2024. La nouvelle loi constitutionnelle doit encore être promulguée par le Président Faure Gnassingbé avant son entrée en vigueur.